Sous-marin classique marsouin ...

Sous-marin classique   marsouin ...

HOMMAGE A L'AERONAVALE BASEE A TERRE ce 28.01.2011 à 15h26 .

 

 

 

hommage a paul-emile clément

Discours prononcé par Bernard DELBECQ

DIRECTEUR TECHNIQUE DE DEFENSE AVIATION SERVICE

Aéroport de Nîmes-Garons

Le 27 janvier 2007

 

Paul CLÉMENT ou Paul-Emile CLÉMENT pour les initiés afin de ne pas confondre avec un homonyme de son quartier de Vacquerolles, est né à Paris dans le 8ème arrondissement le mercredi 22 juin 1942, à 09H45.

 

Après des études au Lycée Eugène Fromentin de La Rochelle, il s'engage comme matelot dans la Marine au Centre de Formation Maritime d'Hourtin le 08 octobre 1959, à l'âge de 17ans ½. Il effectuera une carrière de 33 années dans la Marine et l'Aéronautique Navale, qui lui permettra de réaliser quelques 4.000 heures de vols sur tous types d'appareils, une vingtaine d'appontages sur Alizé, une semaine de plongée sur le sous-marin Daphné, et quitter enfin le service actif avec une retraite de Capitaine de Frégate le 22 juin 1992, soit le jour de ses 50 ans.

 

Je ne voudrais pas retracer ici tout le parcours de sa première carrière militaire, mais pour mémoire je citerai quelques affectations qui lui ont été propres :

Après le Centre de Formation Maritime d'Hourtin dans les Landes, il est envoyé au cours du CPAN de Fréjus-St Raphaël où la rupture du Barrage de Malpasset le mercredi 02 décembre 1959 et la destruction de la base qui en découle, vont contrarier ses études pour le diriger directement vers le centre de l'aéronautique navale de Rochefort où il passe son premier diplôme d'électromécanicien d'aéronautique le 21 mars 1961.

Affecté volontaire en Algérie sur la base principale de l'aéronautique navale de Lartigue, à la Flottille 22F alors équipée de Neptune P2V6, il participe activement aux dépannages et aux visites, en ne manquant pas de réaliser quelques vols sur cet avion mythique.

Repéré par ses chefs directs, il sera rapidement poussé à poursuivre ses études à l'école de maistrance de Brest d'où il sortira le 1er juillet 1962 pour rejoindre la Flottille 28F bientôt dissoute à Nîmes, puis la Flottille 22F de retour elle aussi d'Algérie.

Plus jeune et dernier arrivé, il est alors sollicité pour participer aux premiers embryons des flottilles de chasse embarquées de l'aéronavale, équipées des premiers Etendard IV M sur la base de Hyères, Flottille 11F pour la formation théorique, pour la formation pratique, puis enfin enfin opérationnelle avec ses premiers embarquements sur un porte-avions tout neuf alors le Clemenceau ! Comme patron d'appareil, il a la chance et le plaisir de sangler alors sur son siège de pilote, le jeune Henri Bret tout juste sorti de l'école navale !

Mais voir passer les avions est une chose, pouvoir voler comme équipier à bord en est une autre ! Promu second-maître, il rallie l'école du personnel volant de Nîmes-Garons où il est breveté Electronicien de bord d'aéronautique le 1er juillet 1966. C'est là qu'il se décide à jeter son ancre en se mariant le 30 juillet 1966 avec Nady sa charmante épouse cévenole.

Affecté une fois encore à la Flottille 22F, sa flottille de prédilection, il participe à la transformation des équipages sur Bréguet Atlantic tout neufs et réalise quelques brillantes missions à travers le monde, entre autre la mission FORMATIVE : recherche des sous-marins sous la calotte glaciaire au pôle Nord, vols à partir de Kinloss en Ecosse , ensuite divers vols à partir du Canada, de Malte, de la Turquie, des Canaries, du Sénégal, de la Côte d'Ivoire, des Antilles, etc… sans compter tous les pays proches comme l'Espagne, les Baléares, l'Italie, le Portugal ou la Grèce, la Crête, Rhodes, etc…

Admis comme Maître au brevet supérieur d'électronicien de bord d'aéronautique à Rochefort, il est ensuite affecté le 1er mai 1970 à la Flottille 12S équipée de Neptune P2V7, mi-moteurs, mi-réacteurs, chargés de la surveillance des champs de tirs et de lancement des fusées Ariane, missions réalisées à partir des Canaries ou de la Guyane.

Son "tour de campagne" arrivant, le voici propulsé en 1973 comme radio avec sa famille agrandie de ses 2 enfants Cécile et Régis, à Madagascar où se trouve stationné un bon vieux Douglas DC3 C47 Dakota qui patrouille à travers l'Océan Indien pour assurer la présence française et le ravitaillement des îles Eparses : Juan de Nova, Europa, Tromelin, les Glorieuses avec comme points d'appui St Denis de la Réunion, Moroni aux Comores, Mohéli, Anjouan, Dzaoudzi à Mayotte, et l'île Maurice.

Après l'assassinat du Président malgache Ratsimandrave, et l'état de siège qui s’en suivit, les familles sont évacuées par Transall vers la Réunion puis par DC8 jusqu'à Istres tandis qu'il participe à la remontée de son DC3 par de brèves étapes d'une ou deux journées jusqu'en France : Diégo-Suarez, Mayotte, Nairobi, Dire-Dawa en Ethiopie, Djibouti, Port-Soudan, Le Caire, Athènes, Héraklion en Crête, Ajaccio et enfin Nîmes-Garons, puis Dugny-le-Bourget pour le touché final.

Il retrouvait à Nîmes la Flottille 21F équipée de Bréguet 1150 Atlantic pour une simple année, car il était à nouveau désigné pour poursuivre sa campagne à l'escadrille 12S toujours équipée de Neptune P2V7, basée à Tahiti-Faaa, accompagné de sa famille. Son commandant d'alors Jean-Pierre Blaclard, préparant l'école de guerre, l'avait chargé en tant que responsable de son secrétariat de surligner les textes importants concernant toute la réglementation militaire. Bien lui en pris car en parallèle, cela lui permettait de mieux préparer son concours d'entrée à l'école des Officiers Spécialisés de la Marine où il était admis le 1er janvier 1979.

Après une année de formation incluant un passage à l'école des officiers d'énergie aéronautique à Rochefort, il était affecté pour la quatrième fois à la Flottille 22F de Nîmes-Garons. C'est là qu'il fut en tant qu'Enseigne de Vaisseau, l'adjoint Système d'Armes chargé de la maintenance et de la mise en condition opérationnelle des capteurs avancés du Bréguet Atlantic.

Affecté ensuite à la Flottille 6F équipée de Bréguet 1050 modernisés, il allait retrouver les chers porte-avions de sa jeunesse, mais pour des opérations ô combien opérationnelles, les missions Olifant de soutien au Liban en lutte contre la guérilla des feddayins et la destruction de l'immeuble Drakkar. Avec son équipe de techniciens survoltés, ils battent tous les records de disponibilité d'aéronefs en travaillant de 08H00 à 22H00 tous les jours sauf le dimanche après-midi, et ce pendant trois mois consécutifs d'opérations.

Après 3 années de flottille embarquée, pour la première fois de sa carrière on lui fait comprendre qu'après 25 années de service, il lui fallait tout de même quitter les flottilles et se retourner vers les bases de soutien. La Direction du personnel militaire lui donnait le choix entre Landivisiau-soleil-breton, et Hyères-les-Palmiers !!! Cruel dilemme, son choix s'orienta tout de même vers le soleil et le défi de la construction du site Radar Centaure de la presqu'île de Giens. Il prenait également la responsabilité des ateliers radio-radar, simulateurs de vols et ATEC 2000 (Atelier de Test d'Equipements Complexes) chargés entre autre de la calibration des centrales inertielles des porte-avions et des Super Etendards modernisés, sans oublier l'infra électronique de la base et le champ de tir de l'île du Levant.

Après trois années encore de vie ensoleillée, on lui offrit un poste de responsable des ateliers radio, radar et instruments de bord sur la base de Nîmes Garons. Mais un an après, le décès subit de Bernard FOULGOC, Chef du Service Intérieur de la BAN allait lui donner l'opportunité de basculer plus particulièrement vers la gestion des hommes et des 550 appelés reçus annuellement.

Surprise, par un beau jour d'octobre 1989, le Commandant d'alors, André Rivron lui confiait l'accueil d'une nouvelle entité qui venait s'installer dans des préfabriqués sur l'ex-parking 6F/22F : Henri Bret et son tout premier Falcon 20 d'AVDEF. Reprise de contact chaleureuse pour les anciens de la 17F qui se retrouvaient, meilleures facilités accordées dans le respect des règlements, pour la réussite de l'externalisation des forces armées.

 

Une fois promu Officier Supérieur au grade de Capitaine de Corvette, le 1er mai 1991, le commandant lui confiait le poste de Chef des Services Généraux de la BAN où il en profitait pour rendre facultatif le port des casquettes sur la Base. Il quittait la Marine le 22 juin 1992 avec la retraite de Capitaine de Frégate au 2ème échelon.

Il entreprend un stage de reconversion civile à l'IPAC (Institut Pour l'Adaptation aux Carrières Civiles) rue Saint Georges à Paris, il rejoignait le groupe SOFREAVIA (Société Française d'Ingénierie Aéronautique) qui lui confiait le poste de Directeur Technique de l'aéroport international de Djibouti.

Le 1er octobre 1992 il débarquait accompagné de son épouse en Afrique équatoriale pour relancer entre autres, la modernisation et la climatisation de l'aérogare, dans ce pays où il retrouvait nombre de ses anciens collègues en poste dans l'Océan Indien. Pas un Atlantic de permanence qui ne l'ait invité aux pots célébrés à l'occasion des relèves et évènements festifs dignement célébrés à la paillote de l'aéronavale sur la base aérienne.

 

Trois ans plus tard, et après avoir mis le pied à l'étrier à un jeune ingénieur djiboutien issu de l'ENAC (Ecole Nationale de l'Aviation Civile de Toulouse) prévu pour le remplacer, il devait rentrer en France suite à une baisse sensible des crédits accordés à sa société par le ministère de la coopération.

C'est en février 1996 qu'il rejoint pour la première fois la société AVDEF toujours dirigée par Henri Bret son fondateur, afin de participer avec Bruno Lamarque et Michel Lavenant, à la mise en place du projet Sagem de modernisation des Falcon 20 destinés à l'exportation. Un an plus tard, ce projet n'ayant pu aboutir pour cause d'absence d'ambition financière de certains partenaires, il effectue un bref intermède dans la compagnie Air Midi où il monte à partir de l'aéroport de Nîmes, le premier vol Hadj pour la Mecque en coopération avec le directeur général Maurice Blachas. Il permet par ses qualifications et son dynamisme, à cette petite société, d'acquérir la qualification JAR 145, puis, suite à un manque de moyens pratiques flagrant, il préfère retourner chez AVDEF où Henri Bret l'accueille définitivement lors de l'arrivée de son 1er Falcon 10.

Il poursuit une carrière à la direction technique d'AVDEF le 1er septembre 1998, où en tant que 28ème personne inscrite dans la société, il prenait en charge dans un premier temps la rédaction des 420 cartes de travail pour les opérations d'entretien programmées des Falcon 20, puis sur sa lancée il rédigeait les 258 cartes de travail propres aux Falcon 10, ce qui faisait la bagatelle de 678 cartes de travail dues à sa grande maîtrise de l'informatique comme de la langue anglaise tout autant que de la maintenance aéronautique. Il reprenait en main la rédaction des programmes d'entretien d'aéronefs validés par le GSAC de Montpellier, afin de donner à AVDEF les qualifications JAR et OPS indispensables à l'exercice de ses activités commerciales

Il réalisait alors comme responsable des visites programmées, les premières check "C" de l'entreprise, sur Falcon 20 d'abord, puis Falcon 10 et Beech 200 (Complète Inspection de 12.000 heures en particulier) sur un nouvel avion que nous venions d'acquérir.

 

Les visites se succédant les unes aux autres à un rythme de plus en plus soutenu, le parc aérien passait en quelques années de 3 à 15 aéronefs, incluant les avions clients, l'effectif de 28 atteignait les 87 personnes, et l'intensité des vols faisait qu'il lui est arrivé de cumuler et mener de front jusqu'à trois visites en même temps, avec plus de 17 personnes engagées sur les différents chantiers !…

 

Pour faire face à cet accroissement de charges, de nouveaux responsables de visites ont donc été nommés en fonction du type d'avion concerné, Falcon ou Beech, et il se vit confier la responsabilité du bureau technique qui devait à la fois être restructuré et renforcé.

Il a alors poursuivi la mise à jour et la rédaction de nouveaux manuels ou programmes d'entretien aéronefs, jusqu'à 7 types différents, réalisant chaque fois un challenge avec l'autorité de contrôle de l'Aviation Civile de Montpellier, Monsieur Alain Courteille.

 

Enfin, il faut bien s'arrêter un jour, "quand l'âge de la retraite sonne…" puisque cela fera donc 15 années le 22 juin 2007, que Paul aura quitté la Marine et l'aéronautique navale en particulier pour goûter, je l'espère, d'un repos bien mérité, pas le repos éternel bien sûr, mais tout simplement le loisir de pouvoir un peu mieux se consacrer à ses hobbies habituels, maison, jardin, sans oublier les multiples associations prêtes à l'absorber !

Il m'a promis de prendre ses distances avec tous ces mangeurs de bénévolats bien que la pression soit forte, mais le connaissant moi-même et son épouse depuis plus de 27 ans, je pense qu'il a le caractère pour avoir de la suite dans ses idées et c'est ce que je lui souhaite pour le plus grand bonheur de sa petite famille ici réunie.

 

 

Aéroport de Nîmes-Garons le 27 janvier 2007



28/01/2011
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