Sous-marin classique marsouin ...

Sous-marin classique   marsouin ...

LA FLORE ce 18.05.2010 .

Envoyée mardi 18 mai 2010 à 00:00:00

Ce sous-marin, c’est moi qui l’ai sorti du ruisseau, …

 

 

 

            Le sous-marin Flore : Espace découverte du sous-marin a été inauguré le vendredi 30 avril dernier en présence d’une nombreuse assistance comptant une proportion importante de sous-mariniers et d’anciens personnels DCN du chantier Kéroman. Le CEMM, l’amiral Forissier, sous-marinier et ancien officier en cinquième de la Flore, était présent et a prononcé le dernier discours, simple et chaleureux au-delà des quelques coups d’encensoir et remerciements convenus à l’adresse des édiles locaux dont nous savons tous la part exacte dans cette réalisation.

L’important est que ce musée existe et que la Flore en soit à la fois le produit d’appel et la pièce maîtresse.

Néanmoins, l’affaire étant encore chaude, je crois qu’il convient d’en rappeler quelques points-clés si l’on veut éviter le syndrome de la bombe H française dont on ne sait plus très bien qui est le père mais dont on est conduit à penser que la mère était une sacrée pute…

Comme l’a rappelé l’amiral Forissier, c’est d’abord l’initiative du CV Paul Rome, alors CF Commandant en second de l’Esmat à sa dissolution en 1995 : alerté par le chef de chantier Kéroman, Jean-Jacques Le Faouder, de l’imminence des travaux de démantèlement de la machinerie du slip-way de KI, il a fait tirer la Flore au sec, prenant là une mesure conservatoire première et essentielle.

Ensuite, c’est l’engagement tenace d’un groupe d‘officiers mariniers ayant beaucoup navigué sur les sous-marins de l’Esmat, sous la conduite du PM Radio Michel Scarpellini, qui va porter le projet quasi hérétique au vu des autorités locales, et ne suscitant que peu d’écho dans l’azimut de la Marine, d’un musée consacré aux sous-marins en ce lieu unique de la BSM Kéroman. Cet engagement a pris deux formes : conserver le maximum des matériels qui, autrement étaient promis à la ferraille ; pour cela se débrouiller avec les gestionnaires, quand il en restait, et obtenir de Cap L’Orient, nouveau propriétaire des lieux, l’attribution temporaire d’un local de stockage d’abord, de travail ensuite pour l’entretien et la remise en état de certains équipements. Parallèlement, créer une structure associative, le Mesmat, Musée de l’Escadrille des Sous-marins de l’Atlantique, afin d’être reconnu par les autorités locales et entamer ainsi le long processus administratif qui devait se dérouler sur 15 ans.

Au cours de ce processus émaillé de promesses, faux espoirs, délais supplémentaires pour seulement considérer l’intérêt d’intégrer ce projet dans le grand plan de reconversion de la BSM et autres manoeuvres destinées à noyer le poisson, une intervention providentielle a sauvé la Flore du découpage sur place : la loi sur l’amiante. Comme le savent tous les anciens des Daphné, ce bateau farci d’amiante allait tuer les ferrailleurs…

Puis vint la Cité de la voile Eric Tabarly propre, dans l’esprit des autorités locales, à attirer des centaines de milliers de visiteurs et améliorer encore l’image de Lorient, ville festive et touristique, déjà façonnée par le Festival inter celtique. Par une démarche simpliste et non prévue, certains sortant d’une visite où il n’y a rien à voir et voyant ce sous-marin posé entre les deux blocs, demandaient à le visiter… D’où la relance du projet Flore pour des raisons économiques et certainement pas pour les beaux yeux des sous-mariniers en général et de Michel Scarpellini en particulier.

Après, les choses sont allées bon train. Il faut rendre justice à Mr. René Estienne, Conservateur des archives de la Marine qui, d’une part a fortement contribué à convaincre les autorités du bien-fondé du projet et qui d’autre part a œuvré pour placer ce musée en perspective dans l’histoire locale comme dans l’histoire des cinquante années d’implantation de la Marine Nationale sur le site et d’existence de l’Escadrille, montrant le rôle de sous-marins dans la guerre froide.

Dans la réalisation finale, les excellents contacts établis entre les muséographes et le Mesmat; ont été déterminants pour aboutir à une présentation de la vraie vie des sous-mariniers, en plus de l’utilisation intelligente des matériels sauvegardés

D’autres, et même des amiraux, ont aidé de façon discrète, mais trois personnes seulement méritent d’être reconnues pour leur action décisive ; d’ailleurs les participants à l’inauguration ne s’y sont pas trompés qui ont longuement applaudi le CV Rome, Mr. Estienne et particuliérement Michel Scarpellini.

 

 

Contre-amiral (2ème section) Camille Sellier

Lorient, le 09 mai 2010.

 


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