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Opérations en Lybie , ce 30.03.2011 à 10h16

Opérations en Libye : Les nouveaux systèmes à l'épreuve


Rafale Marine doté des missiles Scalp et Mica (EM et IR)
crédits : © Marine Nationale - Boidec


30/03/2011

Indépendamment des enjeux politiques et humanitaires qui ont conduit à l'intervention de la coalition en Libye, on ne peut s'empêcher de remarquer que ces opérations engendrent des retombées très intéressantes pour les militaires et les industriels. Même si, bien entendu, ces retombées n'ont en aucun cas influé sur la décision de la communauté internationale d'intervenir en Libye, les actions lancées contre le régime de Tripoli sont une excellente manière de tester de nouveaux matériels. A ce titre, le cas de la France est particulièrement frappant. Depuis le lancement de l'opération Harmattan, le 19 mars, l'armée de l'Air et la Marine nationale ne se sont pas privées de déployer leurs matériels les plus récents. Le Rafale a, ainsi, pu donner toute la mesure de ses capacités, offertes par l'arrivée du standard F3 de l'avion, fin 2009, et la mise en service de nouveaux équipements en 2010. C'est notamment le cas pour le nouveau pod de reconnaissance Reco NG, ainsi que la nacelle de désignation d'objectif (qui permet à un même appareil d'illuminer sa cible tout en délivrant son armement) Damoclès, également mise en oeuvre sur Mirage 2000.


Pod Reco NG (© : EMA)

Par ailleurs, les Rafale de l'armée de l'Air et de l'aéronautique navale ont, dans la nuit du 23 au 24 février, tiré contre des cibles militaires leurs premiers missiles de croisière Scalp EG. Sans compter le recours important des appareils engagés à la bombe guidée AASM (Armement Air Sol Modulaire), qui a fait mouche à plusieurs reprises. En matière d'électronique (détection, interception, brouillage...), aussi, certains équipements connaissent en Libye leur véritable baptême du feu. Ainsi, le Système de Protection et d'Évitement des Conduites de Tir du Rafale (SPECTRA) a été utilisé dans un véritable environnement de guerre, avec face aux avions des stations radars et des moyens antiaériens. Pour les militaires, l'emploi de ces matériels, récents ou neufs, est extrêmement important car il permet de valider les performances escomptées des différents systèmes, qui n'ont la plupart du temps été éprouvés qu'en laboratoires puis en exercices. Certes, l'Afghanistan est lui aussi, d'un point de vue technique et opérationnel, une sorte de banc d'essais grandeur nature depuis 2001. Mais les moyens mis en oeuvre par les talibans n'ont rien à voir avec ceux dont dispose la Libye, qui emploie bien sûr du matériel ancien, mais a le « mérite » d'aligner une force organisée et équipée. Après des années à faire face à des menaces asymétriques, les armées occidentales retrouvent ainsi une configuration d'intervention traditionnelle.


AASM tiré depuis un Mirage 2000 (© : DGA)

Pour les industriels également, l'opération Harmattan est une opportunité, si ce n'est une aubaine. Quoi de mieux, en effet, qu'une véritable opération de guerre pour démontrer à des clients potentiels les performances de ses produits ? Dassault Aviation, Thales, Sagem, MBDA... Tous peuvent espérer profiter des retombées des opérations en matière technique (retour d'expérience) et commerciale. D'abord par la démonstration au combat des capacités de leurs armes et équipements aux yeux de la clientèle internationale, mais aussi sur le marché national. En effet, après Harmattan, il faudra sans doute reconstituer les stocks de munitions (ce qui n'est d'ailleurs pas sans poser des problèmes de financements compte tenu des contraintes budgétaires)... Evidemment, la pudeur et la bienséance imposent généralement de ne pas parler de ces « choses là ». C'est pourtant bien une réalité qu'il est intéressant de rappeler.


30/03/2011
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