Sous-marin classique marsouin ...

Sous-marin classique   marsouin ...

Australie = contrat rompu ....

Sous-marins : l’Australie rompt son contrat record avec Naval Group, inquiétude à Cherbourg

L’Australie a choisi de rompre le « contrat du siècle » passé en 2016 avec Naval group pour la construction d’engins à propulsion conventionnelle, préférant construire des sous-marins à propulsion nucléaire à l’aide de technologies américaines et britanniques. À Cherbourg, où ces sous-marins devaient être construits, l’inquiétude est grande.

 
Chez Naval Group Cherbourg (ici l’« Indomptable » en travaux), l’avenir s’obscurcit avec l’Australie. | ARCHIVES PATRICIA POULAIN / NAVAL GROUP
Ouest-France Olivier CLERC avec Alexandra TURCAT. Modifié le  Publié le 
N 1 AUSTRALLIEN

 

 

 
 
 
 
 
 

La nouvelle a de quoi plonger Cherbourg-en-Cotentin (Manche) dans le trouble, sinon dans l’inquiétude. Mercredi 15 septembre, le Premier ministre australien a annoncé que, dans le cadre du partenariat stratégique que son pays venait de signer avec le Royaume-Uni et les États-Unis, ces derniers allaient fournir à Canberra des sous-marins à propulsion nucléaire.

Jeudi 16 septembre, Scott Morrison a confirmé la rupture du « contrat du siècle » que, en 2016, l’Australie et le français Naval group avaient signé pour la construction de douze sous-marins à propulsion conventionnelle (pour un montant estimé à 35 milliards d’euros).

Les regrets du Quai d’Orsay

« C’est une décision contraire à la lettre et à l’esprit de la coopération qui prévalait entre la France et l’Australie, fondée sur une relation de confiance politique comme sur le développement d’une base industrielle et technologique de défense de très haut niveau en Australie », regrette le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué.

«Le choix américain qui conduit à écarter un allié et un partenaire européen comme la France d’un partenariat structurant avec l’Australie, au moment où nous faisons face à des défis sans précédent dans la région Indopacifique (...) marque une absence de cohérence que la France ne peut que constater et regretter», ajoute-t-il.

Inquiétude à Cherbourg

À Cherbourg-en-Cotentin, où ce programme devait être réalisé, l’inquiétude est vive. Pour la ville, l’annulation de ce contrat constitue un petit séisme social et économique : « Ce contrat a marqué le moment où ça a basculé ici, en matière de relais de croissance, notamment immobilière », avance-t-on dans l’entourage proche du maire de Cherbourg, Benoît Arrivé.

Ce dernier a été informé de ce possible rebondissement par les dirigeants de Naval Group, et une prochaine rencontre afin d’évoquer les conséquences potentielles du désengagement de Canberra s’annonce. Loin de l’euphorie qui prédominait en 2017, un an après la signature impliquant construction et transfert de technologie.

 

Cette convention, cadre de coopération décentralisée entre Adélaïde et le grand port du Nord-Cotentin, avait justifié le lyrisme du maire, saluant « cette collaboration qui s’étirera sur plusieurs décennies et nous ressentons une envie sincère des autorités australiennes de voir des liens d’amitié se tisser entre nos deux peuples ».

Recours d’avenir franco-français

Très vite, une dizaine de familles australiennes étaient arrivées en éclaireuses, très vite aussi, des accords de partenariats culturels avaient été conclus entre les deux territoires afin de développer des actions. En 2019, comme un symbole, le pignon principal du commissariat de police s’ornait d’une gigantesque fresque – très inspirée de l’art aborigène – commandée à deux artistes des Antipodes, Élisabeth Close et James Cochran.

 

Aujourd’hui, 120 familles australiennes vivent à Cherbourg. Et leur venue a en partie conditionné la création de la seule école bilingue publique de la Manche, Alma-Gibert-Zola, labellisée comme telle cette rentrée par l’Éducation nationale. Une dizaine d’enfants y sont scolarisés (on estime à autant le nombre d’élèves scolarisés dans le 1er degré privé).

« Une rotation entre les familles »

« On a travaillé à l’accueil des enfants des travailleurs étrangers, et pas seulement australiens, souligne Anna Pic, la maire adjointe en charge des questions internationales. On accueille d’autres anglophones en ce moment et il y a une rotation entre les familles qui sont rentrées en Australie après deux ans et demi, trois ans de contrat, et celles qui doivent les remplacer ne sont pas toutes arrivées, ce qui n’empêche pas l’école de tourner. » Dans les années à venir, le nombre de ces jeunes aurait dû croître considérablement.

Mais surtout, Naval Group dédie dès à présent localement entre 500 et 600 personnes à ce contrat. En octobre 2020, Naval Group Australia inaugurait ses nouveaux locaux à Adélaïde, en grande pompe et en présence de ministres de tout premier plan. En 2028, la joint-venture destinée à porter la construction des sous-marins devait regrouper environ 2 000 personnes. Dont, évidemment, des ingénieurs et techniciens français.

Covid-19 : faut-il pérenniser la prime Macron ?
 
Quid de leur avenir ? L’espoir, à Cherbourg-en-Cotentin, résiderait maintenant dans la construction annoncée par la France, en février 2021, de quatre nouveaux sous-marins nucléaires lanceurs d’engins (SNLE). Ceux de 3e génération, dans le cadre du renouvellement de la flotte de défense stratégique. Mais pour une entrée en service du premier en… 2035.
 

Comment ?IMG_8302

               C'est pas beau , cela ! Bravo !

 

Le Suffren

 

Le Suffren est le plus récent des sous-marins nucléaires français. Issu du programme Barracuda, il a été livré à l’armée le 6 novembre 2020. Nicolas Tucat/AFP



16/09/2021
104 Poster un commentaire

A découvrir aussi


Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour

Rejoignez les 351 autres membres