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18 janvier 1970, le sous-marin Marsouin refondu appareille de la base sous-marine de Lorient-Kéroman.
Lors de sa refonte de février 1968 à octobre 1969 à la base de Lorient-Kéroman, les diesels Schneider sont débarqués et remplacés par trois diesel SEMT Pielstick 12PA4 185 pour la propulsion diesel-électrique en surface.
Les tubes lance-torpilles arrière sont supprimés.
Un nouveau kiosque est mis en place, ainsi que de nouveaux sonars. Les ailerons et barres sont modifiés. L'équipement électronique de détection est rénové.
Deuxième de la série des sous-marin type Narval, le Marsouin a été mis à flot le 11 décembre 1954 et admis au service actif le 1er octobre 1957. C'est le 62e submersible construit par l'arsenal de Cherbourg.
Il sera basé à Lorient la quasi totalité de sa carrière, au sein de la 2e escadrille de sous-marins.
Surnomé la « perle de l'Atlantique » par son équipage, il effectuera en 1964, une croisière polaire en mer de Norvège avec l'Espadon jusqu'au parralèle 70°N, pour préparer l'opération Sauna (Dauphin et Narval 10 jours au 72°N avec navigation ponctuelle sous la banquise).
La carrière du Marsouin sera également marquée par plusieurs accidents :
Le 16 novembre 1960, il est abordé, à l'immersion périscopique, par un bâtiment inconnu en Atlantique. Les dégats sont importants (mâture pliée, baignoire défoncée) et nécessiteront plusieurs semaines de réparation.
Le 3 novembre 1961, il est abordé par le caboteur Carentan au large de Lorient. L'étrave et le masque du sonar sont déformés, mais il n'y a pas de blessé.
Le 11 novembre 1975, une voie d'eau interne se déclare en plongée par 200 mètres de fond dans le golfe de Gascogne. Le sous-marin refait surface en urgence, mais l'acide des accumulateurs électriques des batteries se déverse, suite à une forte gite. Six hommes d'équipage sont blessés.
Le 4 août 1978, alors qu'il appareille de Lorient, l'explosion d'une station d'huile, fera un mort et 6 blessés, dont deux gravement brûlés.
Au cours de ses 27 années de navigation, il aura parcouru près de 330 000 milles nautiques Atlantique, du cap Nord au cap Blanc et des Antilles à Lorient. Sa zone d'opérations s'est prolongée jusqu'à la Méditerranée, la mer Rouge et l'océan Indien...
Désarmé en 1982, le Marsouin est condamné en juin 1983 (n°Q 633). Sa coque est vendue aux enchères à Lorient en février 1986, puis démolie à l'intérieur de l'arsenal peu après, à l'exception de l'étrave. Cette étrave sera mise en place sur le périphérique de Lorient, près de la base sous-marine. Trente ans plus tard elle sera déménagée à l’entrée de "Lorient La Base".
Appartenant à la promotion 1949 de l'Ecole Navale, il avait choisi la carrière de sous-marinier. Commandant de l'Aréthuse en 1962, il avait connu une voie d'eau schnorchel impressionnante. La gravité de cet accident, premier du type, avait à l'évidence, été sous-estimé par la commission d'enquête et il aura fallu la perte de la Minerve en 1968 et aussi la mise en oeuvre des moyens de simulation créés au profit des études et développement du SNLE pour apprécier les risques liés et modifier sensiblement les installations. Il commandait le Marsouin pendant la Croisière nordique, première activité en Arctique de nos sous-marins pour préparer les opérations des futurs SNLE, période que vous connaissez bien. Ayant quitté la Marine comme Capitaine de Corvette, il avait poursuivi une brillante carrière dans l'industrie. En 2008, en la cathédrale de Saint-Louis des Invalides, c'est lui qui devait prononcer l'éloge funèbre de son camarade de promotion, le vice-amiral Jean-Pierre Lucas, grand sous-marinier ayant commandé la Doris , le Morse et L'Escadrille des sous-marins de L'Atlantique avant d'être Amiral commandant des sous-marins d'attaque. C'est à cette occasion que je devais le rencontrer pour la dernière fois et mesurer encore combien il rayonnait d'une forte personnalité.
Bien cordialement à vous et aux camarades de la Marsouinade
Dauphin, Requin, Espadon, Morse, ont été affectés à Lorient la majeure partie de leur vie, devenant rapidement les bateaux emblématiques de 1' Escadrille. Ayant bénéficié d'une refonte très réussie, fruit de la coopération étroite entre sous-mariniers et chantier Keroman de la DCAN, ils ont exécuté les activités opérationnelles, patrouilles et déploiements lointains préparatoires à la FOST. A mi-vie pour le Morse, en fin de vie pour le Requin et le Dauphin, ils ont été sensiblement modifiés pour expérimenter des équipements majeurs des générations successives de SNLE, en particulier dans le domaine de la détection sous-marine. L'Espadon, devenu musée au sein de la Base des sous-marins de Saint Nazaire, est conservé en excellent état et poursuit silencieusement sa mission d'éveil de vocations au profit des Forces sous-marines
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